Employé de 2007 à 2011 maintenant membre du conseil d’administration de la SADC Bellechasse-Etchemins Simon Fecteau nous raconte son parcours professionnel.
Simon Fecteau s’est joint au conseil d’administration (CA) de la SADC Bellechasse-Etchemins en août 2021. Lors de sa première présence à une rencontre du CA, il a été heureux de proposer la résolution pour la quittance d’une entreprise. La quittance, c’est le moment où l’on reconnait que l’entreprise a honoré son prêt et que nous fermons officiellement le dossier de financement associé. Il a alors déclaré : « C’est l’un des dossiers sur lequel j’ai travaillé ici comme conseiller il y a plusieurs années ! Je vais fermer la boucle en proposant la quittance. »
D’employé à membre du Conseil d’administration, dans cet article, nous vous proposons de survoler la carrière de Simon Fecteau, Directeur principal, Gestion du portefeuille à la Banque de développement du Canada.
Simon Fecteau, Administrateur à la SADC Bellechasse-Etchemins depuis juillet 2021
Directeur principal, Gestion du portefeuille à la Banque de développement du Canada depuis 2018
Conseiller aux entreprises à la SADC Bellechasse-Etchemins durant 6 ans de 2007 à 2013
Profil et parcours professionnel
J’ai complété un Baccalauréat en 2003 pour devenir ingénieur forestier. J’ai travaillé dans ce secteur de 2003 à 2006 pour une usine de transformation de peuplier et bouleau en Mauricie. Lors de mes stages en entreprise, j’ai eu l’opportunité de travailler en Abitibi, sur la Côte-Nord et au Lac-Saint-Jean.
À ce moment, rien ne me prédestinait à travailler pour la SADC Bellechasse-Etchemins ou encore la Banque de développement du Canada (BDC). En vérité, je ne savais même pas qu’il existait de tels types d’organismes de développement économique et de financement. Comme la plupart des gens, je pensais qu’il y avait seulement les banques qui finançaient les entreprises.
Ensuite est survenue la crise forestière aux alentours de 2005-2006 et cela m’a amené à me réorienter au niveau de ma carrière. J’ai donc fait un MBA en gestion des PME à l’UQTR dont l’essai final portait sur la relève d’entreprise.
À l’époque, qu’est-ce qui t’a attiré dans l’offre d’emploi, pourquoi as-tu appliqué à la SADC ?
C’est donc à la suite de mon MBA et de ma réorientation que l’offre d’emploi de la SADC a attiré mon attention, car elle était en relation avec la maîtrise que j’avais réalisée au cours des deux années précédentes. Aussi, j’étais basé à Trois-Rivières et je voulais revenir à proximité de ma région natale, soit Thetford Mines. Il est important de mentionner que comme le démontre mon expérience en foresterie, travailler en région ou dans une ruralité n’était pas un obstacle pour moi.
En fait, une qualité importante que doit posséder un conseiller aux entreprises à la SADC Bellechasse-Etchemins est l’intérêt pour la ruralité. Je pense que cette caractéristique est aussi importante sinon davantage que le profil professionnel recherché ou les accomplissements du candidat.
Les parcours atypiques comme le mien sont de plus en plus recherchés par tous les types d’organisations et je le remarque dans mon emploi actuel. Je pense que les employés et les employeurs ont tout intérêt à revoir leur paradigme d’embauche ou de choix de carrière, car le marché du travail est appelé à ne plus être linéaire dans l’évolution de la carrière. À mes yeux, des personnes ayant des combinaisons d’expériences ont un atout, elles sont plus polyvalentes et multitâches. Dans un poste de conseiller aux entreprises, les mandats réalisés sont très variés. Katie Fortier, Directrice générale de la SADC le dit souvent : « Ici, chaque dossier d’entreprise est unique. Les années ne se ressemblent pas, en fait chaque semaine est différente ! On a de multiples occasions d’apprendre et de développer des expertises variées. »
Quels sont les grands défis que tu as vécus au cours de ton mandat à la SADC ?
Comme je n’avais pas un profil en comptabilité ou en finance, j’ai débuté de zéro en financement d’entreprise. J’ai donc dû apprendre le jargon et les concepts reliés au financement. Par contre, comme je l’ai mentionné auparavant, je crois qu’il est possible de réussir à la SADC si l’on est déterminé, qu’on aime l’entrepreneuriat et la ruralité. D’autant plus que la formation continue est encouragée et que l’équipe est très présente pour aider les dossiers à avancer. De plus, la SADC fait partie d’un réseau qui offre régulièrement des opportunités de formations.
Qu’est-ce que tu as particulièrement apprécié au cours de tes années à la SADC ?
L’élément le plus formidable du rôle de conseiller aux entreprises, c’est d’avoir le privilège d’entrer dans plusieurs univers différents, soit ceux de ses clients. Plusieurs personnes n’auront jamais la chance de visiter des entreprises et de comprendre le fonctionnement d’un secteur d’activités. Il y a évidemment un travail à réaliser lors des visites : compléter un financement ou réaliser une rencontre de suivi, mais la connaissance acquise au niveau personnel ne se mesure pas. Avant mon entrée à la SADC, j’avais évolué au niveau de l’aménagement forestier, secteur que je connaissais alors désormais. Lors de mon séjour à la SADC, j’ai acquis la connaissance de plusieurs secteurs tels : transformation du plastique, agroalimentaire, usinage, touristique, etc. Chaque entreprise est en soi un monde qu’on a le privilège de parcourir. Et je serai toujours redevable à la SADC de m’avoir permis de le faire.
Pour avoir évolué par la suite pour des organisations avec des organigrammes plus complexes tels qu’Investissement Québec (IQ) et la BDC, ce qui est différent à la SADC, c’est qu’un employé est au cœur des décisions et de la stratégie. En effet, il peut influencer davantage l’organisation avec ses idées, son expérience et ses opinions. Cela m’a particulièrement frappé lorsque j’ai quitté l’organisation. On me sollicitait beaucoup moins pour mes idées et ma vision lors de mon emploi suivant. J’ai dû m’ajuster à un rôle précis avec moins d’impact sur l’organisation. Au cours de mes 6 années à la SADC, on m’a encouragé à évoluer et à améliorer mes compétences. À l’interne, on a accès au soutien de l’équipe et à toute son expertise. Bien que nous ayons une bonne autonomie, dans la gestion des dossiers, en tout temps, on peut compter sur nos collègues pour nous appuyer, nous valider et nous mettre au défi.
Rétrospectivement, en quoi travailler à la SADC a été formateur pour toi ?
La SADC est une école incroyable pour un poste éventuel en financement pour une institution financière traditionnelle comme les banques ou Desjardins ou encore pour un organisme de financement économique tel la BDC, IQ, Développement Économique Canada (DEC) ou Exportation et Développement Canada (EDC). La plupart de ces organisations ont des rôles spécialisés tels : développement des affaires, rédaction, déboursement, gestion de portefeuille, compte spéciaux, crédit, etc. Travailler à la SADC comme conseiller aux entreprises, c’est l’opportunité de toucher à tous ces rôles en même temps.
Maintenant, qu’est-ce qui te pousse à t’impliquer sur le Conseil d’administration de la SADC Bellechasse-Etchemins ?
La SADC Bellechasse-Etchemins a été fondée en 1987, il y a donc 35 ans. Sa mission et sa pertinence ont passé le test du temps. Son principal outil, le Fonds d’investissement, a supporté financièrement plusieurs générations d’entrepreneurs. Si une enveloppe de subvention avait été donnée en 1987, seuls les entrepreneurs de cette époque auraient bénéficié d’une aide. Avec une capitalisation initiale de 1,5 M$, c’est le même argent qui a servi à appuyer la collectivité de Bellechasse-Etchemins depuis sa fondation. J’ai toujours adhéré à ce concept et c’est pourquoi j’ai décidé de m’impliquer sur le CA.
Aussi, la SADC offre du service-conseil et des outils de gestion aux entrepreneurs de la région. Ce que les gens doivent savoir, c’est dans le cas de la SADC l’expression « Les bottines suivent les babines » s’applique pleinement. En effet, si la SADC propose un outil ou une bonne pratique d’affaires, c’est qu’elle l’applique elle-même à l’interne. Cela est cohérent et démontre le sérieux de l’organisation.
Finalement, être sur le CA de la SADC Bellechasse-Etchemins, c’est une richesse au niveau personnel. Cela te permet de découvrir des gens intéressants qui sont aussi membres du CA, ainsi que les employés. Nous y apprenons en primeur les projets de développement régional ainsi que les projets d’entrepreneurs qui s’en viennent et qui vont dynamiser la région au cours des prochaines années.
Simon Fecteau, conseiller aux entreprises à la SADC Bellechasse-Etchemins en 2011